Points de vue sur l'actualité

Alcatel-Lucent : euromanifestation pour l'emploi

Mardi 10 novembre, les salariés des sites européens du groupe Alcatel–Lucent (ALU), notamment en France, en Allemagne, en Italie et en Roumanie, feront part, d'une même voix, de leurs inquiétudes pour leurs emplois, toujours menacés. La fusion d'Alcatel et de Lucent, en 2006, a déjà détruits près de 2 000 emplois en France et 12 500 dans le monde. Le groupe ne compte plus que 22 500 salariés en Europe sur les 30 000 en 2006. En France, un quatrième plan social est en cours, et la course à la quatrième licence de téléphonie mobile de troisième génération envenime les choses. “ Le seul candidat en lice [Free mobile] pour cette licence recevra un milliard d'euros de la part d'un fournisseur [chinois] low cost. Si l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) ne fait rien, ce sera encore des emplois perdus en Europe dans un contexte où les ventes sont déjà faibles ”, prévient Thierry Delouvee, représentant syndical central CFTC, coordinateur pour Alcatel-Lucent groupe et titulaire au comité européen ALU. Les salariés profiteront de l'euro-mobilisation du 10 novembre pour rappeler à l'ARCEP ses obligations en termes de maintien des emplois en Europe. Grâce à la mobilisation du personnel, la casse a toutefois pu être limitée. Lors du CCE du 4 novembre, 562 départs volontaires ont été annoncés au lieu des 689. Et la partie coercitive a été suspendue jusqu'en mai 2010. Les militants CFTC ont invité leurs collègues de Nortel, durement touchés eux-aussi par la faillite de l'équipementier électronique canadien, à venir manifester avec eux devant les bureaux de l'ARCEP, dans le XVème arrondissement de Paris. D'autres manifestations similaires sont aussi organisées à Rennes et Strasbourg.