Points de vue sur l'actualité

Seniors : il faut aller beaucoup plus loin

Le ministre du Travail, a tenu à organiser une grande mobilisation pour l'emploi des seniors, le 3 novembre 2009. La CFTC approuve la campagne de communication gouvernementale qui va être lancée sur le sujet, mais a profité de l'occasion pour rappeler à Xavier Darcos, qu'il est plus qu'indispensable que les entreprises maintiennent les seniors dans l'emploi et règlent le problème de la pénibilité. Le taux d'emploi des seniors en France (38,3%) est très inférieur à celui de ses homologues européens (44,7%). La situation en France est d'autant plus paradoxale, que de plus en plus de salariés âgés continuent de travailler au-delà de l'âge légal, et que des retraités reprennent une activité professionnelle pour améliorer l'insuffisance de leurs ressources financières. Les entreprises françaises non seulement se séparent de leurs seniors, mais refusent également de recruter ces salariés qui, selon elles, coûtent plus chers et sont moins malléables que les jeunes diplômés. Les seniors sont ainsi exclus du monde du travail avant d'avoir pu acquérir des droits à une retraite complète. Et ce sont encore eux qui sont de fait plus abîmés par la pénibilité de leur travail. Pour la CFTC, chacun doit assumer pleinement ses responsabilités pour redonner aux seniors leur dignité. Les entreprises doivent être plus nombreuses à négocier un accord ou un plan d'action en faveur de l'emploi des seniors. Et celles qui préfèrent se dispenser de cette obligation et payer les cotisations additionnelles doivent davantage encore être sanctionnées. Le gouvernement ne doit pas se contenter d'actions de communication, il doit aller plus loin et exiger que les entreprises atteignent des résultats réels et mesurables en matière d'emploi des seniors. Qu'un senior soit contraint à s'afficher en 4X3 pour trouver un emploi, comme l'a fait la semaine dernière un cadre nantais de 53 ans, n'est pas acceptable. Comme il s'y était engagé, le gouvernement doit reprendre la main pour faire aboutir une juste reconnaissance de la pénibilité du travail. En attendant, la CFTC profitera de la négociation sur la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi qui se poursuit, pour présenter ses propositions garantissant un revenu décent aux demandeurs d'emploi qui auront épuisés leurs droits à l'assurance-chômage.