Points de vue sur l'actualitéDépenses de santé : les assurés perdantsUn mois à peine avant l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, une étude de la DREES (Études et résultats, n° 701, septembre 2009) révèle que la part des dépenses de santé laissée à la charge des assurés augmente, alors que la part de l'État est stable, et celle de la Sécu en baisse. En 1995, la Sécurité sociale finançait 77,1% des dépenses de santé. En 2008, 75,5%. Et ce sont les organismes complémentaires (dont la part de financement est passée de 13,2% en 2004 à 13,7% en 2008) et les ménages (de 8,3% à 9,4%) qui en pâtissent. Ce qui revient à dire que ce sont en bout de course les ménages, puisque les mutuelles répercutent cette hausse sur leur dos. Les déremboursements de médicaments, les dépassements d'honoraires, les participations forfaitaires d'un euro sur chaque consultation, la majoration du ticket modérateur pour les soins hors parcours et les franchises médicales sont autant de mesures supportées financièrement par les assurés. Un récent rapport de la Cour des comptes qui étudie la part de financement de la protection sociale entre les ménages, les entreprises et l'État sur une plus longue période, enfonce le clou : la part des entreprises a reculé de 6 points entre 1990 et 2003, au détriment des ménages (+9,5 points), du fait même des allégements de cotisations sociales consentis aux entreprises. Bien que les assurés aient fait des efforts et aient respecté les consignes d'économies (les génériques représentent 60% des ventes en 2008) et que les frais de santé augmentent moins, la hausse prévue du forfait hospitalier (plus deux euros) va peser sur les ménages, tout comme le déremboursement des “médicaments non indispensables” qui passent de 35 à 15% (crèmes de traitement des brûlures ou vasodilatateurs). L'assuré est doublement facturé et perdant. |