Points de vue sur l'actualitéGrand emprunt : favoriser la création d'emploisL'État a décidé de lancer un grand emprunt national pour financer la sortie de crise. Les organisations syndicales ont été consultées pour faire part de leurs idées. Jacques Voisin et Philippe Louis ont rencontré, le 13 octobre, Éric Woerth et Xavier Darcos sur le sujet. Pour la CFTC, la France ne sortira de cette crise, d'abord sociale, que lorsque l'emploi aura redémarré et le chômage baissé. Aussi, la priorité des priorités est de maintenir les salariés dans l'emploi, de les former sur les nouveaux métiers. Pour un effet immédiat sur l'emploi, la CFTC propose qu'une partie de l'emprunt soit affectée au BTP pour la construction de maisons de retraite, de pépinières d'entreprises, de logements, d'infrastructures, et au développement de l'Internet à très haut débit. Cela répond à la fois aux besoins de la population, favorise l'aménagement du territoire et crée des emplois directs dans le BTP, où le savoir-faire est reconnu et où la formation est aisée, et des emplois indirects dans le domaine de la santé et des services. À moyen terme, ce grand emprunt doit financer les projets de développement durable déjà existants, mais qui faute de crédits n'ont pas été finalisés, comme la culture du chanvre industriel qui pourrait créer des emplois dans les secteurs de l'agriculture, l'agro-alimentaire, le BTP, l'automobile, la papeterie, le textile... À long terme, il doit financer la recherche afin d'explorer toutes les voies possibles jusqu'à ce qu'une technique prenne le pas sur les autres, dans les secteurs de l'énergie, de l'automobile..., et la formation aux métiers d'aujourd'hui et de demain qui débouchent sur des emplois de qualité et des salaires décents. Si l'État lance un grand emprunt, c'est aussi parce que les banques ne remplissent pas leur mission de financement de l'économie en prêtant aux ménages et aux entreprises. Les banques ne doivent ainsi pas toucher de commission sur les placements de ce grand emprunt au grand public, et faire des bénéfices, les seuls risques étant assumés par l'État et les contribuables. Cet emprunt coûtera cher au budget de l'État et aux contribuables, qui doivent en bénéficier à travers un maintien ou un retour à l'emploi et aussi par le rendement de l'emprunt. Pour garantir le succès de l'opération, l'État devra probablement proposer des conditions avantageuses, avec un taux avoisinant 4 % sur dix ans et des mesures de défiscalisation. |