Points de vue sur l'actualité

Jeunes : plus d'autonomie, mais sous condition

Le gouvernement, à grand renfort de communication, montre qu'il se préoccupe des jeunes, principales victimes de la crise. Le chef de l'État, la semaine dernière, lors d'un déplacement à Avignon le 29 septembre, a annoncé le déblocage de 500 millions d'euros pour financer une série de mesures les concernant. Certaines ont déjà été dévoilées, d'autres sont simplement reconduites. La plus médiatisée d'entre elle concerne l'ouverture de droits au RSA (Revenu de solidarité active) aux moins de 25 ans sous la condition d'avoir travaillé un minimum de deux ans sur une période de trois ans. Pour la CFTC, c'est une bonne nouvelle, mais la mesure aurait dû être étendue à tous les jeunes demandeurs d'emploi. Les deux expérimentations qui vont démarrer sont peut être LA vraie nouveauté de ce Plan. L'une porte sur “un parcours d'insertion contractualisé”, avec une dotation de 2 500 euros pour aider les 16-25 ans à lever certains obstacles pour accéder à l'emploi (financement du permis de conduire, aide au logement...) ; l'autre sur l'attribution d'une “ dotation autonomie ” qui permettrait que certaines prestations (allocations familiales, par exemple), à hauteur de 3 000 euros sur deux à trois ans, leur soient versées directement, avec accord des parents. Se pose maintenant la question de l'articulation de ces “ nouvelles mesures ” avec l'ensemble de tous les dispositifs enclenchés par ailleurs, de l'effectivité de leur mise en place et de leur réelle efficacité. En témoigne, l'annonce gouvernementale faite il y a quinze jours de reconduire la prime à l'embauche d'un stagiaire jusqu'au 30 juin 2010, qui lancée au printemps, à peine mise en place (décret du 15 juin 2009) n'a même pas été évaluée. Les moins de 26 ans dont le stage a débuté au plus tard le 30 septembre 2009 sont cette fois visés ; l'employeur, lui, touchera 3 000 euros s'il lui propose un CDI. À moins qu'il n'utilise la période de stage comme une période d'essai... mais payée moins chère ! Dans le même temps, d'autres mesures concernant les jeunes demandeurs d'emplois, se préparent, notamment celles incluses dans le projet de loi sur la formation et celles abordées dans l'acte II de la négociation sur la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi. La CFTC a notamment lancé l'idée d'une aide au logement allouée aux jeunes pour faciliter l'accès à l'emploi et favoriser leur mobilité géographique. Sur ce point, elle semble avoir été entendue. Les deux expérimentations promises permettront peut être d'identifier d'éventuels effets pervers, d'améliorer ces nouvelles mesures pour qu'enfin les jeunes accèdent durablement à l'emploi.