Points de vue sur l'actualité

La CFTC prend gare

Il y a deux ans et demi, des heurts éclataient à la gare du Nord, à Paris. La gare la plus fréquentée d'Europe avec près de 500 000 voyageurs quotidiens. Une situation qui a poussé l'union départementale CFTC de la capitale (UD 75) à s'intéresser de plus près aux conditions de travail des salariés des enseignes présentes sur place. Ses militants sont donc allés à leur rencontre pour enquêter. “Le résultat met à mal quelques idées reçues et éclaire bien le processus de déshumanisation auquel sont confrontés de nombreux salariés ”, synthétise Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint confédéral, et aussi secrétaire général de l'UD75. Après dépouillement des questionnaires et prise en compte des suggestions et remarques, il apparaît que les trois premières préoccupations des salariés sont l'accès aux toilettes, l'accueil et l'orientation et la sécurité. “ Il est intéressant de voir que le problème principal, avant la question de la sécurité, est d'ordre hygiénique, lance Joseph Thouvenel. Les salariés nous disent qu'ils ne peuvent pas aller aux toilettes. La plupart sont obligés de payer pour éviter désagréments et mauvaises rencontres. Ils nous ont aussi beaucoup dit que le manque de personnel chargé de l'accueil et du renseignement, notamment SNCF, était problématique. On donne volontiers un renseignement deux ou trois fois et à la quatrième on craque. ” Concernant le sentiment d'insécurité, l'enquête révèle que plus les magasins sont éloignés du poste de police, plus il est important. “Les salariés qui doivent repartir le soir avec la caisse sont assez angoissés ”, signale Joseph Thouvenel qui a demandé à rencontrer le gestionnaire de la galerie marchande, la SNCF et la ville de Paris. À suivre.