Points de vue sur l'actualitéLe G20 doit passer aux actesSelon que l'on est optimiste ou pessimiste, on peut, en effet, estimer que la bouteille est à moitié pleine ou à moitié vide. La dernière réunion du G20 qui s'est tenue à Pittsburgh, le 25 septembre, est une nouvelle illustration de la bouteille que l'on voit à moitié pleine ou à moitié vide, selon qu'on est pessimiste ou optimiste. On peut, en effet, estimer que la bouteille est à moitié pleine si l'on se réfère au nombre de sujets abordés : outre les très médiatiques paradis fiscaux et bonus des traders, les dirigeants des vingt plus importants pays ont traité de la relance, du renforcement des institutions internationales, des banques, de la réforme des normes comptables, des agences de notation. Ils ne se sont pas contentés d'établir un diagnostic de ce monde capitaliste malade d'avoir un peu trop abusés de la manne offerte par des produits financiers frelatés, ils ont pris des décisions dont dépendra l'avenir de la planète. Ils ont entériné le principe d'une gouvernance mondiale à vingt plutôt qu'à huit. Ils ont également pris la décision de surveiller les grands déséquilibres mondiaux qui sont à l'origine de la crise. Côté bouteille à moitié vide, on peut regretter que la question de la pauvreté n'ait pas été évoquée et que l'emploi n'ait pas constitué un sujet à part entière. Or, même si les grands de ce monde semble entrevoir une sortie de crise, la situation sur le front de l'emploi n'en continue pas moins à se dégrader. On peut aussi s'inquiéter à juste titre que, dans le climat d'euphorie ambiant, la réforme annoncée et tant attendue du capitalisme soit devenue secondaire. On ne peut pas non plus se satisfaire du refus des anglo-saxons de créer une instance de réglementation financière, sans laquelle on ne pourra pas lutter contre les dérives qui ont conduit l'économie mondiale à la crise. Face à une possible nouvelle dégradation, le G20 ne peut se contenter de déclarations ; il doit passer aux actes et même si, par certains aspects, cette nouvelle rencontre nous laisse sur notre faim, il faut maintenant passer aux actes ! |