Points de vue sur l'actualité

La crise sociale, elle, perdure

Les participants au G20 doivent poursuivre leurs efforts pour une politique de relance de plus grande ampleur, seule capable de dynamiser l'activité économique, donc l'emploi.

Un an après la faillite de Lehman Brothers – qui fut le facteur accélérateur de la crise – un consensus semble se dégager, pour dire que la crise est derrière nous. Si des signes indéniables de reprise apparaissent comme par exemple un léger frémissement de la demande des biens et services, un lent redémarrage de l'immobilier, une brise d'optimisme qui commence à souffler sur la planète finance, la plus grande prudence s'impose. D'abord, parce que les mêmes qui nous annoncent la reprise en ce mois de septembre 2009, nous prédisaient, il y a deux ans, que la croissance était installée pour longtemps. Ensuite, parce que de nombreux économistes s'interrogent sur la durabilité de cette embellie. Enfin, parce que, sur le front de l'emploi, la situation continue de se dégrader. En outre, en matière de fiscalité et de protection sociale, les déficits continuent de se creuser risquant de remettre en cause le système solidaire. Quant à l'investissement productif, il n'est pas encore reparti malgré l'optimisme que semblent afficher les entreprises. Sans compter que, si les bilans des banques se sont améliorés, des doutes persistent sur la détention d'actifs douteux. Donc, si la crise financière semble – pour le moment – canalisée, la crise économique et sociale perdure. C'est pourquoi les participants au G20 qui se réunissent cette semaine à Pittsburgh doivent poursuivre leurs efforts dans la lutte entamée à Londres en avril dernier contre les bonus et les paradis fiscaux, mais aussi pour une politique de relance de plus grande ampleur encore, seule capable de dynamiser l'activité économique, donc l'emploi. La présence du directeur général de l'OIT, réclamée à plusieurs reprises par la CFTC, devrait y aider. Placer l'homme au cœur de l'économie en lieu et place de la finance, passe par une meilleure prise en compte du social. Il ne s'agit pas, là, d'un slogan vide de sens : une économie au service de l'homme, c'est une économie qui offre aux personnes un emploi de qualité et un salaire décent qui leur permettent de vivre dignement et de s'accomplir. Une économie au service de l'homme, c'est une économie qui a le souci du bien commun.