Points de vue sur l'actualité

Air France : la compagnie lâche du lest

En juillet dernier, la direction d'Air France inquiétait ses salariés en parlant de sureffectif, de recours éventuel au chômage partiel, non utilisé encore, et de plan social. Pour la CFTC, si la situation est problématique, les moyens mis en œuvre pour y faire face sont acceptables. “ Les recettes du groupe ont baissé de 20% sur le début de l'année 2009, précise Alex Pesic, secrétaire général de la CFTC groupe Air France. Il était normal qu'une solution soit trouvée pour assurer la pérennité de l'entreprise. Nous faisons donc tout pour accompagner au mieux les salariés.” Le plan de sauvegarde de l'emploi porte donc ici, une fois n'est pas coutume, plutôt bien son nom. “ Mettre en place un PSE nous a permis de faire appel au volontariat, de faire des propositions intéressantes, et de permettre que les indemnités ne soient pas imposables ”, explique le représentant CFTC. Parallèlement, un accord de branche permet aux salariés de plus de 60 ans qui totalisent les trimestres nécessaires de partir à la retraite tout en obligeant l'employeur à embaucher une personne pour le départ de deux. Quelque 2 500 personnes seraient ainsi concernées pour l'année à venir. “ Ça permet de faire rentrer les jeunes, défend Alex Pesic. Si un groupe comme Air France ne le fait pas, qui le fera ? ” Pour la première fois, une lettre a été envoyée au Premier ministre et au président de la République, rédigée conjointement par le patronat et les organisations syndicales signataires de l'accord pour le proroger, celui-ci se terminant le 31 décembre 2009. Une solution qui, comme le chômage partiel, conviendrait à Alex Pesic et ses équipes car elle permettrait d'éviter les licenciements sec ; solution que la CFTC refuse.