Points de vue sur l'actualité

Salaires : un an de plus de sacrifices financiers

Gel des augmentations, parfois même perte de salaire en période de chômage partiel notamment, montant de l'intéressement nul… L'enquête annuelle réalisée par le cabinet Hewitt Associates sur les salaires en France a révélé que le taux d'augmentation moyen n'a jamais été aussi faible depuis trente ans. Il est inférieur à 3% à 2009. Les prévisions des niveaux d'augmentations salariales en 2009 et les principales orientations, pour 2010, s'annoncent très pessimistes. En 2009, les augmentations moyennes seront de l'ordre de 2,8% alors qu'un an avant, les entreprises prévoyaient des augmentations de 3,7% pour cette même année. Face à la crise économique et sociale, les entreprises françaises ont fortement revu à la baisse leur politique de rémunération. Pour 2010, les employeurs sont encore plus prudents et prévoient un taux d'augmentation moyen de 2,6%. Les ouvriers, employés, agents de maîtrise et forces de vente seront les plus mal lotis avec une augmentation prévue de seulement 2,4%, pour les cadres (débutants, moyens et cadres supérieurs) cela ne sera guère mieux : entre 2,5% et 2,6%. Les augmentations rattraperont tout juste le coût de la vie, si l'inflation reste à son niveau. 82% des entreprises vont revoir leurs politiques salariales : report des révisions, gel des salaires, réduction des salaires d'embauche des jeunes diplômés, annonçait déjà un autre cabinet, Towers Perrin, dans une étude publiée en mars 2009. Malgré l'austérité de rigueur, les salariés ne doivent pas perdre de pouvoir d'achat. C'est pourquoi, la CFTC demande la mise en application du conditionnement des allègements de cotisations aux entreprises à la politique salariale de ces mêmes entreprises.

Les résultats détaillés des deux études cités sont disponibles sur www.hewittassociates.com