Points de vue sur l'actualité

Négociation médecine du travail : force 8 à 10 sur la septième séance

La séance de négociation sur la modernisation de la médecine du travail du 6 juillet a été quelque peu houleuse. La CFTC n'a pas mâché ses mots, sa déclaration n'a semble-t-il pas plu au MEDEF, qui lui a reproché de revenir sur des parties de l'accord traitées lors de séances précédentes. Qu'importe. L'essentiel était bien d'assurer une protection optimale aux salariés. Pascale Coton, secrétaire générale adjointe ne veut rien lâcher : “ Depuis le premier jour, la CFTC n'a eu de cesse de réclamer un haut niveau de protection et de promotion de la santé au travail, équitable pour tous les salariés, quels que soient la nature de l'entreprise, sa taille et sa localisation ”. De nombreux blocages demeurent sur les trois points restant à l'ordre du jour : l'aptitude/inaptitude, la périodicité des visites et le financement des services de santé au travail (SST). “ La périodicité des visites médicales, le rôle du médecin, des infirmières et la prévention primaire, n'étaient pas suffisants pour les salariés ”, a clamé Pascale Coton en séance. Sur la périodicité des visites, le Medef n'a que très légèrement infléchi sa proposition d'espacer à trois ans, au lieu de deux actuellement, le délai entre deux visites. Inacceptable pour la CFTC qui maintient que le SST doit réaliser au moins un entretien médico-social annuel de prévention pour tous les salariés. La périodicité des visites médicales doit être ainsi adaptée à la taille de l'entreprise et aux risques professionnels auxquels le salarié est exposé dans son unité de travail. Autre point dur : la procédure de reclassement du salarié dit “ inapte ” au travail ou à la reprise du travail, telle que rédigée dans le projet de texte, vise plus pour la CFTC “ à simplifier le licenciement du salarié inapte qu'à le reclasser ”. La définition de l'aptitude/l'inaptitude doit être reposée. Quant au financement des STT, le patronat accepte enfin d'aborder le sujet, alors qu'il souhaitait conserver en l'état le système existant. “ Les salariés doivent être défendus jusqu'au bout, même s'il faut revenir X fois sur les droits des salariés, surtout lorsqu'on parle de leur santé au travail ”, avoue sans complexe, Pascale Coton. Prochain et dernier rendez-vous le 11 septembre.