Points de vue sur l'actualité

Restauration : seulement 6 centimes de plus !

Les restaurateurs ont-ils respecté leurs engagements depuis la baisse de la TVA à 5,5 % dans le secteur au 1er juillet 2009 ? “ L'addition ne s'est pas vraiment allégée (seulement -1,3 %), les embauches ont été inexistantes, mais en plus, les augmentations de salaire promises se sont finalement réduites à des miettes, explique Michel Jeanpierre, Délégué Syndical CFTC à SSP Train Bleu à Paris. L'amélioration de la situation des salariés, notamment sur la rémunération, est l'un des engagements du contrat d'avenir. Notre convention collective est antédiluvienne et n'est libellée en euros que depuis 2007. ” Et d'ajouter : “ Une revalorisation est plus que nécessaire, surtout pour compenser le travail du dimanche, les horaires en coupure et en décalé, qui ne favorisent pas le recrutement. Nous demandions aussi une sixième semaine de congés payés, qui aurait pu être prise ou rémunérée, tous les jours fériés reconnus, la mise en place d'une mutuelle dans la branche et l'amélioration de la prévoyance. Les négociations sont au point mort hormis sur le dernier point. ” L'accord salarial signé, début juillet, ne prévoit qu'un salaire minimum conventionnel 6 centimes au-dessus du SMIC pour le premier échelon (60 % de la profession concernée), un salaire des cadres inférieur au plafond de la Sécu et seulement deux jours fériés supplémentaires. “L'effort de revalorisation salariale étant insuffisant, avec la CGT et FO nous l'avons bloqué, et pour la première fois la CFTC a fait valoir son droit d'opposition ”, ajoute-t-il. Depuis, le patronat a annulé une réunion sur la création d'une mutuelle “ frais de santé ” pour les salariés, pourtant une promesse du contrat d'avenir. Une prochaine est prévue le 31 août, pour que soient obtenues de réelles contreparties à la hauteur de l'effort fiscal consenti (coût : 2,4 milliards d'euros à l'État).