Points de vue sur l'actualité

Un 1er juillet décevant

Nicolas Sarkozy semble désormais vouloir renouer avec des réformes économiques qui n'accordent qu'une place insuffisante à la dimension sociale.

A en croire les titres des principaux journaux du 2 juillet, il ne serait pas sorti grand-chose du sommet social organisé la veille au palais de l'Élysée. De fait, une nouvelle fois, la montagne a accouché d'une souris. Pour notre part, nous aurions souhaité que Nicolas Sarkozy annonce de nouvelles mesures de relance montrant que le gouvernement avait pris la mesure de la situation. Nous aurions pu penser que cette réunion serait l'occasion de passer du discours (devant le Congrès) aux actes. Au lieu de ça, le président de la République s'est contenté de dresser un bilan de son action ; ainsi, la France serait-elle la meilleure dans la lutte contre le chômage, l'inflation, les déficits commerciaux, budgétaires et sociaux… Oubliant, au passage, que la récession actuelle réclame une réponse coordonnée à l'échelon européen. Dans ce contexte, pas question pour le chef de l'État de renoncer à la politique économique et sociale inaugurée en début de quinquennat, ou de revenir (ne serait-ce que provisoirement comme l'a demandé la CFTC) sur la loi TEPA dont le principal dispositif (le bouclier fiscal) a coûté près de six cents millions d'euros et n'a bénéficié qu'à dix-neuf mille gros contribuables… Alors que, en février dernier, Nicolas Sarkozy avait donné une inflexion sociale à son action, il semble désormais vouloir renouer avec des réformes économiques qui n'accordent qu'une place insuffisante à la dimension sociale. Ainsi, 2010 sera-t-elle l'occasion d'entrer dans une nouvelle phase de réforme des retraites : si aucune solution ne sera écartée, le gouvernement semble privilégier l'allongement de la durée de cotisation, donc un recul de l'âge de cessation d'activité, et la fin de la retraite à 60 ans. On ne peut donc pas dire que la politique manque de cohérence économique et de logique financière : exonérer encore et toujours les entreprises de leurs responsabilités, et faire payer au monde du travail les erreurs passées. Où est la justice ?