Points de vue sur l'actualité

Pas de vacances pour la crise

Pas question de parler de reprise tant que la situation de l'emploi continue de se dégrader.

L'un des événements marquants de cet été est sans conteste la radicalisation des mouvements sociaux. Pour voir leurs revendications satisfaites, des salariés ont, à plusieurs reprises, menacé de faire exploser leur entreprise. Comme pour les séquestrations de patrons, nous ne pouvons cautionner ce moyen d'action qui va à l'encontre de nos principes et de nos pratiques. Mais les fins de non recevoir des dirigeants d'entreprise et de certains politiques sont tout aussi inadmissibles. Il faut comprendre que des salariés poussés à bout puissent en arriver à de tels débordements. Nous devons donc, dans les entreprises, dans les bassins d'emploi, dans les branches, tout mettre en œuvre pour favoriser le dialogue, la concertation et la négociation. Nous devons également réfléchir et agir à l'échelon confédéral pour sortir de la crise qui favorise l'émergence de cette radicalisation. Bien que certains indicateurs semblent nous indiquer que la reprise serait au rendez-vous cet automne, nous devons rester prudents. Pas question de parler de reprise tant que la situation de l'emploi continue de se dégrader. Or, dès septembre 650 000 jeunes arriveront sur le marché du travail avec de fortes inquiétudes quant à leurs perspectives d'intégration professionnelle. Nous avons d'ores et déjà proposé au gouvernement d'étendre le RSA aux jeunes et de créer un “ droit de tirage spécial jeunes ”. Dans le cadre de l'utilisation des fonds recueillis par le grand emprunt national, nous réfléchissons à la construction de campus pour l'ensemble des jeunes, quel que soit leur niveau de formation, qui aurait pour objectif de faciliter leur intégration par le regroupement sur un même secteur de toutes les structures ad hoc. Nous travaillons, également, à la création d'une carte parcours de vie scolaire et professionnelle qui serait à l'image de la carte Vitale et qui contiendrait tous les renseignements concernant chaque jeune. L'objectif serait de faciliter son intégration dans la vie professionnelle. Il conviendrait, également, de conditionner les aides en faveur de l'emploi des jeunes à des embauches concrètes, sous peine de sanctions.