Points de vue sur l'actualité

Ce qui compte c'est l'emploi

Pour la CFTC ce qui compte c'est bien le résultat d'un point de vue social.

Ainsi le gouvernement a-t-il décidé de faire de l'emploi une priorité. Enfin ! serions-nous tenté de dire. À l'heure où le Président de la République s'apprête à présenter aux dirigeants des syndicats le bilan des promesses faites le 18 février, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Avant la fin de l'année, l'INSEE s'attend à 639 000 destructions d'emplois auxquelles viendront s'ajouter les quelque 650 000 jeunes qui sortiront du système scolaire et dont une partie viendra grossir le nombre de chômeurs. Concernant les jeunes, la CFTC a déjà fait valoir ses propositions. Soit l'extension du RSA à tous les jeunes sans emploi le temps que durera la crise, soit la création d'un droit de tirage spécial jeunes. Il serait composé de deux allocations : l'une commune à tous les jeunes et destinée, par exemple, au financement d'un logement, d'une mutuelle santé ou d'un permis de conduire. La seconde, devrait lui permettre de faciliter son insertion sur le marché du travail ; elle serait inversement proportionnelle au nombre d'années d'études poursuivies. Il s'agit de mesures d'urgence pour donner à ces jeunes les moyens de ne pas sombrer définitivement dans l'exclusion et d'éviter une explosion sociale à la rentrée.

Se pose, alors, la question du financement. Seule la politique budgétaire peut prendre en charge les dépenses liées à la crise, à condition qu'elle soit expansionniste quand l'activité est faible et restrictive quand l'activité est forte. Tant que l'activité économique n'est pas repartie, il ne faut pas s'attendre à une diminution des déficits. En revanche, quand la conjoncture repartira, il faudra faire un effort pour que le déficit baisse fortement. Mais la question que le gouvernement doit surtout se poser est : quelle est la priorité ? Si la priorité est le plein emploi, il lui faut faire une relance budgétaire, donc assumer un déficit. Si la priorité est le retour à l'équilibre des finances publiques, alors il faut mener une politique restrictive, donc reconnaître qu'on a fait le choix de s'éloigner du plein-emploi. Pour la CFTC ce qui compte c'est bien le résultat à atteindre d'un point de vue social ; mettre l'économie au service de l'homme, cela commence par là.