Points de vue sur l'actualitéTravailler plus, qu'il disaitBrice Hortefeux a été le premier à s'y aventurer, à oser relancer le débat. Au cours de l'émission du 14 juin dernier “ Dimanche soir Politique ” sur I Télé , le ministre du Travail, a présenté le relèvement de l'âge de la retraite parmi les “ pistes ” sur la table, l'an prochain, au débat sur les retraites. Depuis cette annonce, ministres et personnalités politiques, particulièrement à droite, ont tour à tour mis leur grain de sel. Messieurs Mariton, Fillon, Woerth… à chacun d'y aller de son commentaire. Une telle mesure serait pourtant, selon la CFTC, inefficace, dans le contexte conjoncturel lié à la crise actuelle (chômage qui s'étend, seniors sur le bord de la route) et sans aucun effet sur la santé des régimes. Elle ne règlerait, de plus, pas le problème démographique et mettrait en opposition ceux qui cotisent et les autres, les générations entre elles. Pour la CFTC, il est crucial de demander, d'abord, aux salariés de réfléchir à l'élaboration d'un nouveau consensus national. Celui-ci serait seul à même de maintenir notre régime de retraite solidaire et universel et d'en assurer la pérennité. Des adaptations sont inévitables, soit, mais elles ne sauraient être dictées par tel ou tel dirigeant politique. “ En attendant que ces débats approfondis aient lieu, l'âge pivot de départ à la retraite doit rester à 60 ans quand on a réuni tous les trimestres. Le second seuil est celui des 65 ans qui doit permettre à chacun de partir sans abattement quelle que soit la durée de cotisation ”, a rappelé Jacques Voisin. Le président confédéral a ajouté qu'il était par ailleurs “ urgent de prendre en compte la question de la pénibilité dans celle plus globale des retraites ”. Pour combler les déficits, la durée de cotisation pour une retraite à taux plein a, dans un premier temps, été rallongée à 41 ans (en 2012) ; mais aucun gouvernement n'avait osé toucher à l'âge légal (60 ans). En moins d'un an, François Fillon, a fait machine-arrière sur ce point. Nicolas Sarkozy, qui devrait aborder le sujet le 22 juin, tiendra-t-il compte des arguments des opposants au projet ? |