Points de vue sur l'actualité

NAO sur les salaires : un léger mieux juste avant la crise

En 2008, le contexte économique était très particulier, avec l'accélération de l'inflation au premier semestre et la dégradation de la situation économique au second. Malgré deux lois en faveur du pouvoir d'achat (8 février et 3 décembre 2008), les salariés ont vu leur pouvoir d'achat baisser. Le salaire mensuel de base (salaire hors prime et rémunération variable) de l'ensemble des salariés du secteur privé, dans les entreprises de plus de 10 salariés, a augmenté de 3,1%, représentant une perte de pouvoir d'achat de - 0,4 point, selon le dernier bilan de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC). Dans ce contexte, la négociation sur les salaires a été l'une des préoccupations principales des délégués syndicaux en 2008 : + 10 % de textes sur les salaires et plus de quatre branches sur cinq ont conclu au moins un accord. La large mobilisation des partenaires sociaux et la création du comité de suivi de la négociation salariale de branche ont permis d'obtenir des avancées importantes pour la réactualisation des grilles conventionnelles dans les branches professionnelles de plus de 5 000 salariés pour porter enfin les bas de grilles de salaires minima à un niveau au moins équivalent à celui du SMIC. En effet, les grilles de classifications de certaines branches n'avaient pas été revues depuis longtemps (secteur du négoce de l'ameublement, industrie du caoutchouc, commerce de détail de la chaussure…). Désormais, au moins trois quart des branches du secteur général disposent ainsi d'une grille conforme au Smic, mais quelques branches bloquent encore (journalistes, secteur sanitaire et social…). Dans le BTP, le nombre d'avenants salariaux a baissé, de nombreuses négociations ayant échoué. Dans la métallurgie, la négociation salariale a stagné et le nombre de salariés concernés à fortement chuté (passant de 1,6 millions de salariés à 900 000). Le niveau des augmentations de salaire a globalement progressé, après deux années de “ vaches maigres ”, pour atteindre un niveau voisin de l'augmentation du SMIC, dans ce contexte de forte inflation. En 2009, la situation économique s'étant fortement dégradée, le pouvoir d'achat des salariés ne va pas aller en s'améliorant. Des chiffres qui font rappeler à la CFTC que les entreprises doivent également participer à l'effort national contre la crise par des augmentations de salaires.