Points de vue sur l'actualité

SMIC : pas de coup de pouce en vue

2008 aura été une année sans. Sans emplois et bientôt sans coup de pouce au SMIC. Le 3 juin, à l'Assemblée nationale, le ministre du Travail n'avait déjà pas laissé espérer de coup de pouce gouvernemental. Le tout nouveau comité d'experts chargé de la question a rendu, en début de semaine dernière, ses préconisations sur la revalorisation du salaire minimum au 1er juillet. Il a tout bonnement suivi la voie tracée par Brice Hortefeux. Et sans surprise, les cinq économistes qui forment ce comité d'experts, choisis par le gouvernement, ont émis un avis défavorable. Issu de la réforme du mode de fixation du Smic mise en place par Nicolas Sarkozy, en décembre 2008, ce comité d'experts ne donne toutefois qu'un avis consultatif, conformément à ce qu'avait défendu la CFTC dans le cas où un tel comité voyait le jour. Pour mémoire, la CFTC avait dans le même temps souhaité que ce comité d'experts soit mixte (c'est-à-dire composé d'économistes, mais aussi des partenaires sociaux...), mais n'a sur ce deuxième point pas été entendue. Il n'y aura donc vraisemblablement pas de coup de pouce en perspective. Sauf improbable revirement du gouvernement, ce sera donc la troisième année consécutive sans coup de pouce. La revalorisation du SMIC au 1er juillet se limiterait ainsi au minimum légal prévu dans le Code du travail. Mécaniquement, la revalorisation – qui s'effectue en fonction de l'évolution des prix à la consommation (inflation) et du salaire horaire de base ouvrier (SHBO) – se situerait entre 1,25 % à 1,4 %. L'Insee, qui vient livrer ses dernières estimations, a revu cette fourchette à la baisse, puisque pour la première fois depuis 1957 (!) l'inflation enregistre un chiffre négatif (- 0,3 %) sur un an. Cette baisse des prix va déclencher une hausse du Smic seulement d'environ 1,05 %. Le pouvoir d'achat sera, de nouveau cette année, LE grand oublié des promesses issues de la campagne présidentielle. Jusqu'au 1er juillet prochain, le Smic s'élève à 8,71 euros/heure, soit 1 321,02 euros bruts mensuels (environ 1 037 euros net) pour 35 heures hebdomadaires. Reste à la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), dans laquelle siège la CFTC, à rendre son avis. Et au gouvernement de trancher. Réponse définitive le 22 juin.