Points de vue sur l'actualité

Continental : pas une victoire !

“ Certains crient victoire. Pour moi ce n'en est pas une ! ”, Antonio Da Costa assume. Le délégué syndical CFTC de Continental Clairoix laisse les autres se pavaner face aux caméras et tient aux média comme à ses militants un discours plus militant. “ La seule victoire aurait été de maintenir le site et son activité, lance-t-il. On ne peut pas se satisfaire de la fermeture d'une usine, du chômage des salariés. Je ne peux accepter que des personnes se retrouvent du jour au lendemain sans activité, sans projet. Quelle image pour leurs enfants ? Quel équilibre pour leur famille ? ” Pourtant le militant a obtenu des conditions exceptionnelles : 50 000 euros par salarié – “ même les 130 intérimaires que j'ai fait embauché en 2007 précise le délégué CFTC ” –, un congé de mobilité rémunéré à 80 % jusqu'en décembre 2011 en compensation de l'accord de 2007 et de sa promesse de pérennité du site jusqu'à cette date, et le doublement de la prime conventionnelle plafonnée à vingt mois. Ce dernier point laisse un goût amer à Antonio Da Costa. “ J'ai tout fait pour retirer ce plafond de vingt mois, explique-t-il. Si l'État avait accepté de financer les préretraites, le plafond sautait. Mais il a refusé. Nous avons donc dû construire des préretraites "maison" et accepter la contrepartie sur la prime conventionnelle. Nous avons dû batailler. ” Désormais, la CFTC se bat pour que la reprise par l'équipementier de Dubaï, MAG, devienne réalité. Environ 500 salariés pourraient être repris, sans perdre les bénéfices du plan social. “ C'est un autre sujet, défend le délégué. C'est une autre aventure. J'ai tout fait pour que ce point n'intervienne jamais dans la négociation avec Continental. Mais je suis entré en contact avec MAG et j'y crois très fort ! ”