Points de vue sur l'actualité

Haut conseil de la Famille : les syndicats non entendus

La CFTC refuse de cautionner la composition (déséquilibrée) du Haut Conseil de la Famille, qui remplace la Conférence annuelle de la Famille, et ne participera donc pas à ce conseil tant que le Premier ministre n'entendra pas la revendication des organisations syndicales. La CFTC avait prévenu et, depuis mars 2008, elle n'a eu de cesse de le répéter. Depuis, un décret d'octobre 2008 a institué ce Haut Conseil et sa composition n'a pas évolué : 52 membres au total dont 14 pour l'ensemble des organisations syndicales, 14 pour l'Union nationale des associations familiales (UNAF), 3 représentants des collectivités territoriales, 3 des organismes de Sécurité sociale, 7 de l'État, de 4 parlementaires et 7 personnalités qualifiées. François Fillon, qui préside la nouvelle institution, a fait la sourde oreille et a maintenu sa composition en l'état, pour finalement l'installer officiellement le 6 juin dernier. “ Le Premier ministre a dénaturé ce Haut Conseil en le déséquilibrant délibérément – et ce, malgré toutes les alertes et revendications émises par les syndicats depuis des mois ”, s'insurge Pascale Coton, secrétaire générale adjointe. La composition du Haut conseil est, en effet, contestée depuis plus d'un an par les partenaires sociaux – CFTC en tête – qui déplorent le même nombre de sièges que pour la seule Union des associations familiales. Pour preuve, “ comment l'UNAF, qui n'a aucun lien avec l'univers de l'entreprise, peut-elle s'exprimer sur l'un des premiers dossiers examinés par la nouvelle institution, à savoir "la refondation des congés parentaux". Comment pourra-t-elle réellement tenir compte de tous les paramètres inhérents au monde du travail ? ”, s'interroge Pascale Coton. Pour la CFTC, “ la légitimité à s'exprimer sur le rapport entre vie professionnelle et vie familiale appartient aux partenaires sociaux, représentants élus des travailleurs. Ces travailleurs sont par ailleurs les vrais financeurs de la branche Famille de la Sécurité sociale. Les partenaires sociaux doivent donc être en première ligne sur ces questions. ” La CFTC maintient donc son refus de désigner des représentants pour siéger au Haut Conseil et exige une représentation équilibrée.