Points de vue sur l'actualité

Du grain à moudre

Les organisations syndicales vont pouvoir s'appuyer sur ces éléments tangibles – et qui vont dans le sens de leur argumentation pour une meilleure répartition des richesses –, lors de la concertation sur le sujet inscrite à l'agenda social au second semestre. Mais le MEDEF ne l'entend pas de cette façon. Certaines vérités sont pour lui plus dures à entendre. Laurence Parisot n'a ainsi visiblement pas la même grille de lecture : le rapport Cotis prouve selon elle “ la stabilité en France de la part des salaires dans la valeur ajoutée, contrairement à d'autres pays voisins où elle a récemment diminué ”. Elle écarte d'emblée le sujet préférant notamment reparler de modernisation du marché du travail (et réforme du droit du licenciement notamment !). Mais Brice Hortefeux l'a très vite rappelée à l'ordre. Et le MEDEF devra plancher comme les autres durant cette concertation. Dès le 27 mai, les partenaires sociaux engagerons les discussions. Les syndicats sont bien évidement partants pour rendre plus équitable le partage du gâteau entre salariés, actionnaires et investissement, mais veulent aussi débattre du niveau des salaires. La ministre de l'Économie est intervenue pour brider leurs ambitions. Selon elle, “ il n'est pas possible de "cadrer" la répartition des profits de l'entreprise selon la règle des trois tiers ” contredisant ainsi la promesse faite par Nicolas Sarkozy et que défend de longue date la CFTC. Les conclusions des débats sont attendues avant le 15 juillet. Date à partir de laquelle le sujet pourrait être traité dans le cadre de la négociation sur la gouvernance des entreprises et la place des salariés dans la prise de décision.

C'est dit ! La CFTC préconise que les excès de rémunérations constatés soient corrigés par le biais de la fiscalité et d'une meilleure gouvernance d'entreprise. L'entrée d'un tiers de représentants des salariés dans les conseils de surveillance, d'administration et dans les comités de rémunération serait certainement un élément dynamique pour une plus juste répartition des profits et de la valeur ajoutée.