Points de vue sur l'actualité

Emploi public : état d'automutilation

Question piège : quel est le plus gros contributeur à la baisse de l'emploi en France ? C'est l'État. Mais pas de surprise sur ce point puisque c'était en bonne place dans le programme du candidat Nicolas Sarkozy, aujourd'hui président. Le non-remplacement d'un fonctionnaire d'État sur deux partant à la retraite a été chiffré pour 2010 à 34 000 par la ministre de l'Économie Christine Lagarde. La fédération CFTC des fonctionnaires et agents de l'État a demandé un moratoire sur les suppressions de postes. “ En cette période de crise économique et de montée du chômage, nous n'acceptons pas cette position, expliquent ses représentants. Ces suppressions de postes sont inopportunes au moment où le pays a plus que jamais besoin de services publics de qualité. ” L'État a un rôle fort à jouer dans la gestion de la crise. Si ces leviers sont économiques, notamment avec l'investissement important et le déficit qu'il provoque, ils sont également et sans conteste liés au service direct apporté par les agents de l'État. Or, pour la CFTC, rogner de cette façon dans les effectifs, c'est se priver de ressources et de moyens pour agir. “ Ces 34 000 suppressions de postes inscrites au budget 2010 vont affaiblir nos administrations et les services publics, tout en rendant plus difficile encore la recherche d'un emploi pour les chômeurs, notamment les jeunes ”, dénonce la fédération CFTC des fonctionnaires et agents de l'État. Dans ce cadre, elle appelle “ l'ensemble des agents publics à participer aux mobilisations du 26 mai et du 13 juin pour exiger du gouvernement le maintien de l'emploi public ”.