Points de vue sur l'actualité

Arcelor-Mittal : sauver la sidérurgie Lorraine

Gandrange a fait beaucoup couler d'encre et provoqué discours et promesses. Florange, neuf kilomètres plus loin semble devoir subir le même sort. C'est ce que redoute Patrick Vergerio, délégué syndical central CFTC d'ArcelorMittal Lorraine. La situation actuelle n'est guère reluisante du fait de la baisse des commandes. Les périodes de chômage partiel se multiplient. Même bien indemnisées, elles n'augurent rien de bon. “ Les installations de la filière liquide, dont le dernier haut-fourneau encore en fonctionnement sont arrêtés depuis fin avril pour une durée indéterminée, ajoute le délégué CFTC. D'autres doivent cesser leur activité fin juillet sans date limite. ” Il a donc décidé de frapper un grand coup et a appelé, avec les autres organisations syndicales du site, à manifester lors de l'assemblée générale des actionnaires prévue le 12 mai à Luxembourg. “ Nous voulons mobiliser l'ensemble des salariés du bassin d'emploi, les intérimaires et les co-traitants ainsi que leurs familles, énonce Patrick Vergerio. Le bassin d'emploi souffre déjà beaucoup avec la fermeture de Gandrange. Il faut sauver la sidérurgie Lorraine.” L'intersyndicale espère bien pousser les actionnaires à renoncer à leurs dividendes en les mettant face aux familles “ que ces décisions vont plonger dans le besoin ”. Du côté de la Fédération européenne des métallurgistes (FEM) à laquelle est adhérente la fédération CFTC de la Métallurgie, le projet de suppression de 6 000 emplois en Europe est qualifié d'"inacceptable". La FEM rappelle qu'Arcelor Mittal avait engrangé huit milliards de bénéfices sur les neuf premiers mois de l'année 2008.