Points de vue sur l'actualité

L'État racle les fonds de tiroir

Annoncée le 18 février 2009, lors du sommet social, par Nicolas Sarkozy, la création du fonds d'investissement social (FISO), destiné à coordonner les efforts en matière d'emploi et de formation professionnelle pour faire face à la crise, vient d'être activé. La CFTC ne peut qu'être favorable à la mise en place d'un tel fonds dans la mesure où il favorise le maintien dans l'emploi des salariés, notamment ceux au chômage partiel, améliore par la formation leurs compétences afin d'intégrer plus facilement le marché du travail quand l'économie redémarrera. Le FISO contribuera aussi à renforcer l'accompagnement des licenciés économiques, via le contrat de transition professionnelle et la convention de reclassement personnalisé, la formation des demandeurs d'emploi, ainsi que le maintien de leur indemnisation. Le fonds devrait financer également la prime de 500 euros en faveur des salariés précaires n'ayant pas acquis suffisamment de droits à l'assurance chômage pour être indemnisés. La CFTC se félicite également que ce fonds soit piloté par une cellule qui associe l'État et les partenaires sociaux, contrairement à ce qui avait été envisagé pendant un moment. Toutefois la CFTC est réservée quant à son financement. Le FISO est doté de 2,5 à 3 milliards d'euros. Une goutte d'eau à côté des dizaines d'autres accordés aux banques et aux entreprises, et compte tenu des besoins et de l'accélération de la dégradation de l'emploi. En matière de mesures anti-crise, l'emploi fait figure de parent pauvre. Et sur le 1,5 milliard d'euros apportés par l'État, seuls 800 millions sont des crédits nouveaux. Charge aux partenaires sociaux de compléter eux-mêmes l'enveloppe en puisant dans les caisses de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle. On attendait mieux.