Points de vue sur l'actualitéAltis : un avenir incertainTrois années. Cela fait trois années que les salariés d'Altis Semiconductor sont en attente d'un avenir. En 2006, IBM et Infineon, à la fois principaux actionnaires et principaux clients, annonçaient leur volonté de vendre l'entreprise située à Corbeil dans l'Essonne (91). Mais ces derniers temps tout s'est accéléré. La piste du repreneur russe initiée il y a trois ans a commencé à battre de l'aile. “ Ce projet est moribond, explique Didier Lecas, délégué syndical CFTC. Mais pour nous, il s'agissait plus de vampirisation des brevets et des licences que d'une vraie reprise des salariés et de l'outil de travail. ” On parle donc aujourd'hui d'un projet franco-français. Mais sans visibilité. “ Depuis que la direction nous a parlé de ce plan B, il n'y a plus aucune communication, raconte le délégué CFTC. Qui, comment, pour faire quoi, avec combien de salariés ? Nous avons l'impression que la direction laisse planer le doute pour maintenir les salariés dans un certain mutisme et les faire travailler le plus possible. Et peut-être annoncer finalement une fermeture. ” C'est sans compter sur la capacité de mobilisation de la CFTC qui, grâce à son blog et à sa présence, a réussi à se rendre visible et audible. “ Avec l'intersyndicale, nous avons mobilisé 652 personnes sur 1 500 à une assemblée générale le 6 avril, lance Didier Lecas. Beaucoup ont débrayé pendant 24 heures puis 2 heures par prise de poste jusqu'au 10 avril. ” À cette date, les salariés étaient appelés à manifester à Corbeil dont le premier édile n'est autre que Serge Dassault. “ Il a un poids au niveau industriel et politique, avance le délégué CFTC. S'il peut nous aider. |