Points de vue sur l'actualité

Médecine du travail : pas de médecine à deux vitesses possible

C'est l'argument fort mis en avant par la CFTC depuis le début de la négociation sur la réforme de la médecine du travail. La CFTC l'a rappelé lors de la séance du 2 avril, une quatrième séance qui s'est par ailleurs soldée par des avancées significatives. Pour la CFTC, les salariés des petites comme des grandes entreprises doivent pouvoir bénéficier d'une médecine du travail de qualité et tout au long de leur vie professionnelle. La CFTC se bat pour que les intérimaires, les salariés des entreprises sous-traitantes, en CDD et en cours de mobilité professionnelle n'en soient pas exclus. Elle a décliné plusieurs propositions en ce sens. “ Nous avons l'assurance que nombreuses d'entre elles seront dans la prochaine version du document discutée lors de la séance du 28 avril. Nous y veillerons scrupuleusement ”, souligne Pascale Coton, chef de file de la délégation CFTC. La CFTC a également obtenu la mise en application d'une traçabilité effective des expositions des salariés par la création d'une fiche entreprise rénovée. Ce document obligatoire, établi, mis à jour par le médecin du travail et présenté par l'employeur aux membres du CHSCT (art. D. 4624-39 du Code trav.), doit demain permettre un suivi minutieux de la santé du salarié tout au long de son parcours professionnel. Deux sujets restent encore à négocier : le financement et le mode de gouvernance du système. Plus un autre, particulièrement important, concernant la périodicité des visites et le rôle des infirmiers qui travaillent dans les services de santé au travail (SST). Sur ce dernier point, la CFTC est catégorique. La proposition du MEDEF d'espacer à quatre ans au lieu de deux actuellement le délai entre deux visites médicales n'est pas acceptable. La CFTC propose que le SST réalise au moins un entretien médico-social annuel de prévention pour tous les salariés. La périodicité des visites médicales doit être adaptée à la taille de l'entreprise et aux risques professionnels auxquels le salarié est exposé dans son unité de travail. Par ailleurs, pour les salariés qui sont affectés à des postes nécessitant une surveillance médicale renforcée, la périodicité doit continuer à être fixée par la réglementation mais recentrée sur les risques les plus importants. La CFTC demande la possibilité d'une visite médicale supplémentaire et à tout moment, à la demande du salarié ou de son employeur. Dernier point abordé lors de la séance : la proposition du MEDEF de laisser aux médecins de ville la possibilité de réaliser la visite médicale d'embauche des salariés, tâche réalisée par le médecin du travail. La CFTC, comme l'ensemble des autres organisations syndicales, rejette catégoriquement cette proposition.