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Formation vs chômage partiel : voie de garage en attendant mieux

La Lorraine, comme tant d'autres régions industrielles, est frappée de plein fouet par la crise et tente de trouver des solutions. Un accord vient d'être conclu entre les partenaires sociaux, le Conseil régional et l'État. Au lieu d'être au chômage technique, les salariés lorrains pourront bénéficier d'actions de formation en attendant la reprise. L'automobile, deuxième employeur en Lorraine, fait vivre toute la région. Mais la crise est passée par là en un an, le chômage a grimpé de 24,1%. Plus de 4 650 emplois ont été détruits en février. Et 54 600 Lorrains pointent au chômage partiel en janvier. Par réaction en chaîne, c'est toute la filière qui est touchée : les sous-traitants et fournisseurs, souvent des PME et TPE. Il fallait réagir. Trouver une alternative à cette baisse d'activité générale, synonyme de chômage partiel pour les salariés. Trois mois de discussions autour du préfet de région et du directeur régional de du travail de l'Emploi et de la Formation Professionnelle ont suffi pour mettre toutes les parties d'accord. Le texte prévoit, sur un an, de “ mettre à profit les périodes de basse activité ” des entreprises de moins de 250 salariés – prioritairement visées – “ pour développer des solutions alternatives au chômage partiel et/ou des actions anticipatrices des difficultés à venir. ” Les salariés concernés pourront ainsi “ transformer tout ou partie d'une période d'inactivité en période de formation ” afin “ d'augmenter les compétences en vue de la reprise économique. ” Pendant ces périodes de formation, les dispositions législatives réglementaires et conventionnelles sont applicables en matière de rémunération ”, précise l'accord. Pour financer ces actions de formation, la région a dégagé une enveloppe d'un million d'euros pour 2009. D'autres fonds (FSE, FSPP, OPCA...) viendront la compléter. Au total, l'aide pourrait s'élever à 4 ou 5 millions d'euros. “ C'est déjà ça de pris, mais cela ne résoudra pas tous les problèmes, souligne Serge Brettar, président de l'Union régionale CFTC, celui notamment des 70 000 travailleurs transfrontaliers de notre région qui sont exclus du dispositif. Déjà près d'un millier d'entre-deux travaillant au Luxembourg ou en Allemagne viennent grossir la file d'attente devant Pôle emploi. ” C'est en tout cas un début de solution pour éviter le pire : un plan social ou la fermeture de l'entreprise. Après la Lorraine, l'Île-de-France est sur le point de signer une convention reprenant les mêmes principaux points.