Points de vue sur l'actualité

G20 : London calling

L'emploi sera-t-il au cœur des discussions du prochain G20, le 2 avril, à Londres ? Nombreux sont ceux qui poussent dans ce sens. En première ligne, les responsables syndicaux français qui ont rendez-vous à l'Élysée, ce 30 mars, pour préparer ce Sommet. L'issue de cet entretien avec le chef de l'État ne sera pas sans conséquence sur la décision qu'ils prendront, le soir même, en intersyndicale, de donner suite (ou non) au mouvement du 19 mars. Le G20 est en effet une étape capitale pour apporter des solutions nouvelles pour faire face à la crise. De “ nouvelles régulations financières et sociales internationales ” doivent être mises en place comme l'exige l'intersyndicale dans sa plate-forme revendicative commune.

Mais ce n'est qu'une partie de la solution. La CFTC, la CFDT, la CGT et FO ont formulé plusieurs autres demandes à Nicolas Sarkozy dans une correspondance commune. Elles appellent à “ construire une économie mondiale plus équitable et plus durable ”, comme le mentionne la déclaration adoptée par la Confédération syndicale internationale – à laquelle elles sont affiliées – et la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE, et qui sera débattue le 2 avril. Elles demandent à Nicolas Sarkozy que la France apporte publiquement lors du Sommet son “ soutien à ces mesures dans ses interventions ”, qu'il “ intercède auprès du Premier ministre britannique pour que l'OIT du travail ne soit pas absente de ce rendez-vous ”.

La défense du travail décent doit compter parmi les règles d'un nouvel ordre mondial. La Confédération européenne des syndicats (CES) préconise, elle, un “ plan extraordinaire de réduction du temps de travail ”, pour faire face aux huit millions de chômeurs supplémentaires dans l'Union en 2009. La CES appelle les pays de l'UE à “ des réductions d'impôts sur les bas revenus ” et exige d'eux “ des efforts de relance supplémentaires à hauteur de 2 % du PIB ”. De son côté, le BIT réclame un Pacte mondial pour l'emploi. Les mesures d'aide à l'emploi ne représentant en moyenne que 9,2 % des dépenses des plans de relance actuellement à l'étude.