Points de vue sur l'actualitéLe parachute de tropLa CFTC ne dit pas que tout le monde doit toucher le même salaire ; certains ont des responsabilités que d'autres n'ont pas, mais aujourd'hui, des limites sont dépassées. Qu'on légifère, qu'on décrète ou que la raison finisse par l'emporter. L'actualité de ces derniers jours montre qu'il devient urgent de mettre fin, par quel que moyen que ce soit, aux excès en tout genre concernant la rémunération des dirigeants, et de l'encadrer. Je veux bien sûr parler des parachutes dorés, des bonus faramineux ou des stocks-options qui sont versés en toute opacité à des traders ou des PDG, par ailleurs responsables de la faillite de leur entreprise, alors que, dans le même temps, les salaires stagnent, des emplois sont supprimés et les conditions de travail continuent de se dégrader. Un journaliste vient d'évaluer à trois siècles de SMIC, le parachute doré versé cette semaine au dirigeant d'un grand groupe qui a bénéficié des aides de l'État. Trois siècles de SMIC à un homme qui, par ailleurs, percevait depuis des années un salaire fixe confortable, bénéficiait d'une rémunération variable supplémentaire et engrangeait des stocks-options. Une fois que le gîte, le couvert, les loisirs et le superflu sont assurés à quoi peut servir autant d'argent ? À le placer sur les marchés boursiers et “ après moi, le déluge ” : c'est le principe qui semble guider nos dirigeants qui organisent le sauve-qui-peut généralisé. Je ne dis pas que tout le monde doit toucher le même salaire ; certains ont des responsabilités que d'autres n'ont pas, il est normal qu'ils soient payés à la hauteur de leurs missions et de leurs compétences, mais aujourd'hui, des limites sont dépassées, car les rémunérations perçues par les dirigeants sont autant qui sont détournés des salaires. La justice et l'éthique réclament plus de mesure. Au-delà du décret que le gouvernement s'apprêterait à publier pour encadrer la rémunération des dirigeants, il faut corriger les inégalités de revenus par le biais du partage équitable de la valeur ajoutée des bénéfices, il n'est plus admissible que la France compte des travailleurs pauvres. La valeur travail c'est de pouvoir assurer une vie confortable à sa famille par le fruit de son travail. |