Points de vue sur l'actualitéDe l'inquiétude à la colèreL'erreur majeure serait de penser que ce système pourra un jour redémarrer et d'attendre, les bras croisés, que les bourses repartent à la hausse et les spéculateurs se renflouer. Si la mobilisation du 19 mars peut être qualifiée de réussite pour la CFTC, c'est à vous militants, adhérents et sympathisants que nous le devons. Vous étiez présents dans la quasi-totalité des cortèges dans les grandes villes de France. Ainsi, vous étiez près de deux mille à Paris : plus que l'UNSA ! Les chiffres ne me sont pas encore remontés, mais je sais que vous étiez nombreux aussi à Compiègne, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Orléans, Strasbourg… Je tenais à vous remercier d'avoir apporté la preuve qu'on peut compter sur la présence de la CFTC. Mais cette journée d'action laisse un goût amer, car ni le gouvernement ni le patronat ne semblent en mesure de prendre conscience que ce succès est l'expression d'une indignation du monde du travail face aux injustices dont il est victime. Une nouvelle étape a été franchie ce 19 mars : depuis le 29 janvier la crise s'est installée et les salariés, les demandeurs d'emploi et les retraités sont passés de l'inquiétude à la colère. On ne peut donc que regretter l'absence de réponse du gouvernement et du patronat, et leur refus de rompre avec le modèle de développement économique qui prévaut depuis trente ans et qui, aujourd'hui, s'effondre. La crise révèle, en effet, qu'un système uniquement fondée sur la rentabilité immédiate n'est plus acceptable. L'erreur majeure serait de penser que ce système pourra un jour redémarrer et d'attendre, les bras croisés, que les bourses repartent à la hausse pour que les spéculateurs puissent se renflouer. D'une part parce que ce n'est pas demain la veille que ça se produira, d'autre part parce que les pertes d'aujourd'hui sont tout aussi fictives que les gains d'hier. Pour la CFTC, un autre modèle de développement est possible, fondé sur une meilleure répartition des richesses produites. Il faut pour cela que les actionnaires, qui exigent un retour sur investissement de 15 % minimum, renoncent à leurs prétentions qui pèsent sur l'activité des entreprises, les investissements et les salariés, ainsi que sur une croissance harmonieuse au service des hommes et de la planète. |