Points de vue sur l'actualité

Baisse de la TVA : la sauce prendra t-elle ?

Les Vingt-Sept membres de l'Union européenne ont enfin autorisé l'application des taux de TVA réduits dans certains secteurs, comme la restauration pour la France. Une bonne nouvelle dans la crise actuelle, pour sauver des emplois et soutenir l'activité. Mais l'impact sera très différent en fonction du taux appliqué. Le gouvernement examine des taux de 10 ou 12%, pour limiter l'impact sur les finances publiques, alors que seul un taux de 5,5%, comme appliqué à la vente à emporter, permettrait des créations d'emplois et une amélioration des conditions de rémunération dans ce secteur. “ J'ai très peur de l'effet d'annonce. Un taux de 10% ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau. 95% des entreprises dans la restauration ont moins de dix salariés et une baisse minime du taux de TVA ne permettra ni augmentation de salaires ni embauches (40 000 postes ne sont déjà pas pourvus) ”, commente Jean-Marc Delporte, coordinateur hôtellerie-restauration-café-CFTC. Joseph Thouvenel de son côté insiste sur “ l'effet sur l'emploi qui sera limité et ne permettra pas d'augmentation des salariés, car la différence sur les additions sera minime. De plus “ les entreprises ne jouent pas forcément le jeu, surtout celles qui font à la fois de la vente à emporter et de la restauration. Dans les TGV, poursuit-il, deux taux de TVA s'appliquent pour le service au bar ou à la place. Mais le prix reste le même ! Les entreprises encaissent la différence sans la redistribuer ni aux salariés ni aux consommateurs ”. Pour la CFTC, les conditions de travail et les salaires dans l'hôtellerie- restauration doivent s'améliorer quel que soit le taux appliqué. Elle demandera des garanties en matière d'emploi, de négociation collective et de prix. Elle en aura l'occasion le 18 mars lors des états généraux de la restauration organisés par le gouvernement pour décider du taux de TVA et des engagements de la profession en contrepartie.