Points de vue sur l'actualité

L'emploi par temps de crise : les intentions sont pourtant là

Laurent Wauquiez s'est livré à un exercice de communication délicat. Faire le bilan d'étape de la politique de l'emploi mise en œuvre par le gouvernement. Parler emploi compte tenu du contexte. Pas le droit à l'erreur ou à la moindre maladresse. Mais c'est son job après tout. Et le secrétaire d'État en a un lui au moins. Laurent Wauquiez dit vouloir “ protéger ” 200 000 à 300 000 emplois. En début de mois, le collectif budgétaire tablait sur 350 000 destructions nettes d'emplois en 2009. Tout le monde n'en profitera donc pas. D'autant que les derniers chiffres de l'assurance-chômage montrent qu'ils sont sous-estimés. Il faut pourtant “ autant que possible, éviter les licenciements ”, promet Laurent Wauquiez qui décline son plan d'action 2009 en quatre parties intitulées “ maintenir l'emploi ”, “ soutenir la création d'emplois ”, “ aider à la reprise d'emploi ” et “ soutenir les victimes de la crise ”. Il compte “ maintenir l'emploi ” d'abord en indemnisant mieux le chômage partiel. La CFTC avait demandé de porter le taux d'indemnisation du chômage partiel à 80% lors de la négociation qu'elle avait impulsée sur le sujet en décembre dernier. Les partenaires sociaux avaient ainsi conclu un avenant à l'accord national interprofessionnel du 21 février 1968 relevant le taux d'indemnisation du chômage partiel à 60% de la rémunération brute au lieu de 50%. Le bureau UNEDIC, le 11 mars dernier, a acté qu'elle participerait à l'effort financier pour porter le taux à 75%. La CFTC compte, en parallèle, sur l'ouverture d'une négociation pour que les entreprises qui connaissent une forte baisse de leur activité puissent avoir recours à un dispositif semblable à celui du chômage partiel. Autre axe du plan gouvernemental : “ Aider à la reprise d'emploi ” en étendant, par exemple, le contrat de transition professionnelle (CTP) à d'autres bassins d'emploi – six nouveaux bassins d'emploi supplémentaires viennent d'en bénéficier (JO du 28/02/2008). La CFTC souhaite aller plus loin – elle en a fait part à ses partenaires lors du sommet social du 18 février – et l'étendre à tout le territoire pour que l'ensemble des salariés qui subissent les effets des licenciements économiques dus à la crise en bénéficient. Pour les salariés déjà hors de l'emploi et pour faire face à l'augmentation exponentielle des inscriptions des nouveaux demandeurs d'emploi (+ 92 000 en janvier), “ les effectifs du Pôle emploi seront renforcés ” a aussi annoncé Laurent Wauquiez. Du côté des contrats aidés, ils peinent à décoller depuis janvier. L'objectif de 300 000 contrats de ce type cette année, soit 100 000 supplémentaires, promis par Nicolas Sarkozy en octobre, est loin d'être atteint. Les intentions sont là mais ne sont pas suivis concrètement d'effets. Le discours est rassurant. L'État dit être présent. Mais qu'il se manifeste davantage ! La situation l'exige.