Points de vue sur l'actualitéContinental : et le respect de la parole donnée ?Il y a un an et demi, Antonio Da Costa, délégué syndical CFTC de Continental à Clairoix (Somme) était confiant. Il venait de signer un accord sur le temps de travail, parfois décrié, d'autres fois applaudi. En échange du passage à 40 heures d'un tiers des salariés, Continental s'engageait à augmenter leurs salaires, à engager en CDI quatre-vingt dix intérimaires et à assurer la pérennité du site de Clairoix. Mais Continental, invoquant la baisse de la production automobile, a décidé de fermer les deux sites qui lui coûtent, selon la direction, le plus cher. L'un à Hanovre, en Allemagne, l'autre à Clairoix justement. 650 premiers départs sur le site Français se feront dès octobre 2009, 450 suivront six mois plus tard. Seuls 175 emplois seraient conservés dans les activités de marketing et de distribution. “ Nous avons été odieusement floués, estime Antonio Da Costa. D'autant plus que l'entreprise fait des bénéfices. ” Les salariés sont donc en grève du jeudi 12 au mardi 17 mars, période pendant laquelle ils ont obtenu de toucher quand même leur salaire. “ Continental a exploité le site de Clairoix à fond, nous faisant du chantage à la fermeture pour signer l'accord sur le temps de travail, raconte le délégué CFTC. Tout le monde se sent trahi. Les salariés ont tellement donné en acceptant de travailler plus. Suite au rachat par le groupe Schaeffler les salariés étaient plongés depuis Noël dans une terrible incertitude. Aujourd'hui, tous sont abasourdis. ” Antonio Da Costa envisage sérieusement de dénoncer l'accord signé fin 2007 puisque la direction n'a pas respecté sa parole. La suite le 31 mars lors d'un comité central d'entreprise. |