Points de vue sur l'actualité

Le fric d'abord : totalement indécent

On est bien loin de la répartition idéale des richesses. Celle des fameux trois tiers – un tiers pour les actionnaires, un tiers pour l'investissement et le dernier tiers pour les salariés. Total qui est l'entreprise du CAC 40 qui dégage le plus de bénéfices en 2008 annonce dans le même temps 555 suppressions de postes d'ici à 2013. Le groupe pétrolier n'a pas pris de gants. Le contexte ne s'y prêtait pourtant guère. Ce nouveau plan de restructuration venant s'ajouter à tant d'autres. Total affiche pourtant le plus gros profit jamais réalisé par un groupe français. 13,9 milliards d'euros pour 2008. L'annonce dépasse l'entendement. Le groupe pétrolier semble ostensiblement guidé par une pure logique de rentabilité maximale. Organisations syndicales et partis politiques de tous bords ont été sonnés par un tel mépris. Le gouvernement, lui, est divisé. Luc Chatel, a simplement jugé la décision du pétrolier “ maladroite ”. Laurent Wauquiez a été un peu plus compatissant en jugeant ces suppressions d'emplois “ scandaleuses ”, puis demandé à Total “ un geste pour l'apprentissage et l'emploi des jeunes ”. Quant au Premier ministre, François Fillon, il est outré que l'on puisse critiquer l'un des fleurons de l'entrepreneuriat français. Total n'en est pas à son premier écart de conduite. S'affranchissant du code éthique prôné par Laurence Parisot depuis son arrivée à la tête du MEDEF. Total aurait dû “ donner l'exemple face à ces résultats spectaculaires, enrage la fédération CMTE-CFTC. Toutes les pistes n'ont pas été étudiées avant d'en arriver là, comme réduire le dividende des actionnaires à 0,5 euros au lieu de 2,28 euros par action pour l'année 2008 ”. Rien n'arrive vraiment par hasard. Pas chez Total. Pour la CFTC la règle des trois tiers doit enfin s'appliquer. Comme Nicolas Sarkozy le prône.