Points de vue sur l'actualité

La Barre Thomas : le retour de David et Goliath

L'histoire de la Barre-Thomas restera dans les annales comme l'un des pires acharnements sur l'emploi. Les années passent et les plans sociaux se suivent. Mais la CFTC qui y est bien implantée vient de gagner en intersyndicale une victoire qui fera date. Ainsi, en mars 2007, un nouveau plan social prévoyait la mise à la porte de 309 salariés sur les 1 682 que compte le site rennais du sous-traitant de PSA. Les premiers licenciements commencent deux mois après et défrayent la chronique de par leur violence morale : un contremaître allait chercher un salarié devant ses collègues, l'emmenait dans un bureau avec un responsable qui lui notifiait son licenciement et l'invitait à faire ses valises immédiatement. Même le ministre du Travail avait dénoncé ces pratiques. La CFTC, alliée pour l'occasion à la CGT, essayait alors de faire financer un procès par le comité d'entreprise, ce qui fut refusé par le syndicat majoritaire FO. Après maintes démarches, la CFTC et la CGT créèrent une association, financée par des collectivités territoriales. Bernard Langevin, délégué syndical CFTC, en était élu président. Le procès pouvait donc démarrer et se tenir le 8 décembre 2008. Le jugement vient d'être rendu le 12 février : la justice annule le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). “ Le délibéré nous a donné raison sur 6 points sur 11, raconte Bernard Langevin. C'est important pour les salariés à qui on a rendu un peu de leur dignité. ” La direction n'a pas encore décidé de faire appel. Et le délégué syndical CFTC de conclure : “ il ne faut pas craindre de faire une action judiciaire, car même une grosse société avec ses avocats affûtés peut perdre un procès si elle a en face d'elle des syndicalistes convaincus et décidés ”.