Points de vue sur l'actualitéSommet social : plus grande est la déceptionLe 18 février devait être une étape cruciale pour trouver des solutions concrètes à la crise. Redonner un peu d'espoir aux salariés. La rencontre État-patronat-syndicat organisée à l'Élysée, suivie de l'intervention télévisée du chef de l'État, a déçu. Les lignes ont un peu bougé. Les mesures annoncées sont des mesures ponctuelles. Ce n'est pas avec de telles mesures que les questions de fond seront réglées. Au mieux elles pourront atténuer certains effets de la crise. Le compte n'y est toujours pas. Même si plusieurs propositions avancées par la CFTC ont été reprises, sans toutefois aller au bout de ce qu'elle réclamait : prime de soutien au pouvoir d'achat des familles de 150 euros (contre 300 euros demandés) ; encouragement à la formation professionnelle ; contreparties demandées aux entreprises qui bénéficient d'aides publiques (une simple consultation du CE est proposée). Le plan annoncé par Nicolas Sarkozy propose quelques autres pistes (indemnisation du chômage partiel portée à 75 %, modulation des échéances de remboursement d'emprunts immobiliers des salariés au chômage partiel…), mais ce ne sont que des incitations en direction des banques, des entreprises. Les salariés attendaient des réponses plus rassurantes. Et pour la Fonction publique, les mêmes questions ont été remises à plus tard, lors de bilatérales (le 2 mars pour la CFTC). La CFTC appelle donc tous ses militants à reprendre la main dans les entreprises : à ouvrir ou poursuivre des négociations sur la redistribution de la richesse au moyen de la politique salariale (et des autres composantes de la rémunération), en considérant la santé réelle de chaque entreprise ; à veiller à la bonne utilisation des aides publiques par les entreprises et aux contreparties exigibles, ainsi qu'aux orientations stratégiques de l'entreprise et à leurs conséquences en matière d'emploi. C'est dit ! “ Un effort a été fait sur les familles modestes, sur l'imposition et en direction des jeunes, mais tout cela est bien insuffisant. Nous en sommes là. Sur le fond, il reste beaucoup à faire ”, a commenté Jacques Voisin sur le perron du palais de l'Élysée à l'issue du sommet social. |