Points de vue sur l'actualité

Risques professionnels : les TMS de nouveau en tête

La branche accidents du travail et maladies professionnelles de l'Assurance maladie a rendu son dernier bilan. L'un des objectifs du plan d'actions triennal de la Sécurité sociale est de réduire de 15% le taux de fréquence des accidents de travail graves dans trois secteurs jugés prioritaires, l'intérim, le BTP et la grande distribution, et notamment dans les petites entreprises. Car si l'indice de fréquence des accidents de travail (nombre annuel d'accidents de travail avec arrêt pour 1 000 salariés) a été divisé par trois (119 en 1956 ; 40 en 2006) et le nombre de décès par quatre, les accidents de travail restent encore trop nombreux. 850 000 accidents du travail et maladies professionnelles ont, en effet, été recensés en 2007. Trois secteurs d'activité sont particulièrement concernés : l'intérim, le bâtiment et les travaux publics (BTP) et la grande distribution. Dans l'intérim, la fréquence et la gravité des accidents du travail sont même deux fois plus élevées que dans les autres secteurs. Le BTP a, lui, recensé 18,2% des accidents et 29,6% des décès en 2007 alors qu'il n'emploie que 8,6% des salariés. Dans les supermarchés et hypermarchés, entre 63 et 68 accidents du travail pour 1 000 salariés ont été comptabilisés en 2007. Quant aux maladies professionnelles reconnues, leur nombre a considérablement augmenté : 4 400 en 1990, près de 44 000 en 2007 (cette hausse est toutefois liée également à l'amélioration de la réglementation française en matière de reconnaissance des maladies professionnelles). Quatre risques professionnels sont jugés prioritaires dans ce plan : les troubles musculo-squelettiques (TMS) qui représentent 80% des maladies professionnelles (34 000 cas en 2007), les maladies professionnelles liées à l'amiante (400 cas reconnus en 1990, plus de 6 300 en 2007) et les cancers professionnels (1 500 nouveaux cas par an), auquel s'ajoute le risque routier, première cause d'accidents mortels au travail. Les risques psychosociaux (stress, dépression, harcèlement notamment) demandent à être mieux surveillés et reconnus : 200 entreprises bénéficieront chaque année de formations car ces risques génèrent une forte demande d'information et de prévention.