Points de vue sur l'actualité

Fusion bancaire : un nouveau départ ?

La fusion Banque Populaire-Caisse d'Épargne est entérinée. Au-delà de la polémique concernant la nomination de François Pérol, proche conseiller de Nicolas Sarkozy, à la tête de la nouvelle entité, beaucoup de questions se posent. “ Nous n'avons pas encore eu connaissance de la réflexion stratégique qu'il y a derrière la fusion, estime Alain Mutte, secrétaire général du syndicat CFTC des Caisses d'Épargne. Je ne suis pas convaincu de la complémentarité des réseaux. ” Du côté de la Banque Populaire, le scepticisme l'emporte aussi. “ Nous craignons que cette fusion sonne le glas du mutualisme au profit de la rentabilité maximale. Nous risquons d'être un laboratoire avec des réductions d'effectif ”, souligne Hervé Vanleynseele, délégué syndical national. Prudent, Alain Mutte l'est aussi sur la nomination de François Pérol : “ Il est reconnu comme quelqu'un de compétent. On jugera aux actes. Ce qui est sûr c'est que les deux ex-dirigeants n'auraient pas pu se départager. Ils ont de plus fait la preuve de leur incompétence. ” Avec un passif de quelques milliards (sans compter leur filiale commune Natixis). “ La perte annoncée est plus importante qu'il y a quelques mois. Il y a peut-être eu des jeux comptables ”, souligne le militant. Hervé Vanleynseele enfonce le clou : “ Ce qui est scandaleux c'est que l'État nous oblige à rembourser des sommes injectées dont nous n'avions pas forcément besoin en totalité, à des taux de 9-10% d'intérêts. Les salariés vont en payer le prix. ” Et Alain Mutte d'ajouter : “ L'essentiel pour les salariés est de participer au développement d'une économie pérenne, proche des petits épargnants ”.