Points de vue sur l'actualité

La relance selon François Fillon : des routes et des HLM

Le Premier ministre épaulé du nouveau ministre en charge de la Relance a détaillé, le 2 février, le plan de relance de 26 milliards d'euros promis par Nicolas Sarkozy. 1 000 “ nouveaux ” chantiers sont ainsi annoncés “ pour dynamiser l'économie ”. Du “ saupoudrage ” de l'avis de tous.

Sur les 26 milliards d'euros, 10 milliards seront dépensés à ces 1 000 projets, destinés probablement à calmer (un tant soit peu) – juste avant l'intervention télévisée du chef de l'État – la colère exprimée par des millions de personnes le 29 janvier. L'opération de promotion, vue et revue, n'a trompé personne. À grands renforts de ministres et secrétaires d'État (dix-huit), le Premier ministre a rejoint à vive allure (à bord d'un TGV rebaptisé pour l'occasion “ train de la relance ”) le comité interministériel d'aménagement des territoires décentralisé à Lyon (pour mieux faire croire aux Français que le gouvernement apporte des réponses au plus près du terrain) où il a détaillé le fameux plan. Axé uniquement sur l'investissement, et non aussi sur la consommation comme le demande la CFTC, le plan de relance reste sur le court terme plutôt abstrait en termes d'emploi et de pouvoir d'achat. Et le détail des 1 000 projets ne rend pas plus concrètes ni crédibles ces promesses. L'État lance de grands travaux tous azimuts : 149 chantiers d'infrastructures de transports routiers, ferroviaires et fluviaux ; d'autres pour rénover établissements scolaires et logements étudiants (731 millions au total est dédié à l'enseignement supérieur et à la recherche) ou bien encore 252 chantiers pour rénover notre patrimoine national, dont une cinquantaine pour les cathédrales et les églises ; enfin 100 000 projets de construction ou d'acquisition par l'État de logements sociaux.

Une route par-ci et un chantier par-là : un vrai patchwork ! Un muret censé protéger le pays et ses emplois telle une digue contre la tempête comme pour noyer le poisson.