Points de vue sur l'actualité

Recalé au grand oral

Au lendemain de la prestation télévisée du président de la République, la question qui se pose est de savoir s'il a satisfait les attentes exprimées par nos concitoyens lors de la journée d'action intersyndicale du 29 janvier. Pour sa part, la CFTC reste sur sa faim, car nous attendions des mesures concrètes, cohérentes et novatrices, à la hauteur de la gravité de la crise, des mesures de court terme pour favoriser la consommation, et de long terme en faveur de l'investissement, un plan cohérent qui redonne confiance aux salariés du privé, aux agents du public, aux chômeurs, aux retraités et à leur famille.

Certaines annonces du chef de l'État vont dans le bon sens comme, par exemple, le soutien à l'emploi et à l'indemnisation des jeunes et des plus précaires, le maintien du pouvoir d'achat des plus fragilisés et de la classe moyenne, le partage du profit, les contreparties à l'argent public. La CFTC se félicite, également, que Nicolas Sarkozy ait réaffirmé son attachement à une plus juste répartition en trois tiers de la valeur ajoutée des entreprises, une revendication de la CFTC qui remonte à son Congrès de Versailles en 1976. Mais pour l'instant, ce ne sont que des mots ; or, les personnes qui subissent de plein fouet les effets de la crise et dont nous portons les attentes veulent des actes avant tout.

Enfin, la CFTC ne peut qu'approuver la rencontre tripartite du 18 février, que la CFTC réclamait, nous estimons que les conditions de sa réussite ne sont pas remplies s'il s'agit, uniquement, de s'entendre dire que le gouvernement poursuivra les réformes engagées depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. La CFTC attend, au contraire, une suspension de ces réformes dont la crise a révélé le caractère injuste et inadapté, et qui consistent en une remise en cause des solidarités essentielles, à une prise en charge des risques par les salariés. La CFTC attend une écoute attentive, des solutions concrètes qui permettent de déboucher sur une sortie de crise, l'élaboration d'un calendrier croisé des priorités, preuve d'un engagement réel de tous et de la volonté de chacun d'œuvrer pour le bien commun.