Points de vue sur l'actualité

Intérim : des pistes pour limiter la casse

Le secteur de l'intérim, c'est bien connu, est le premier touché lorsque la conjoncture est mauvaise. Ainsi Adecco, Manpower et Randstad/Vedior ont vu leur activité baisser jusqu'à - 20% en 2009 par rapport à l'an dernier. La situation de l'emploi se dégradant encore, un quart des 600 000 intérimaires français pourrait se retrouver sans mission dans les six prochains mois, surtout dans les secteurs de l'automobile et du BTP. Xavier BERTRAND, alors Ministre du Travail, avait commandé un rapport pour tenter d'enrayer le phénomène et d'assouplir la réglementation de l'intérim. La fédération patronale des professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi (PRISME) – qui regroupe 600 entreprises du travail temporaire – vient de remettre ses conclusions au ministère du Travail. Le rapport recommande plusieurs pistes de travail, notamment celle d'autoriser les entreprises à pouvoir renouveler jusqu'à trois fois un contrat d'intérim permettant ainsi à un salarié d'enchaîner quatre missions d'intérim dans la même entreprise. Actuellement, en effet, un contrat de travail temporaire peut être renouvelé une fois par l'entreprise utilisatrice, sans excéder la durée maximale (comprise entre neuf mois et deux ans, et en général d'un an et demi). Le délai de carence, censé protéger le salarié contre l'abus d'intérim – mais vécu comme une contrainte par de nombreux intérimaires – et dans la pratique très souvent contourné, serait également supprimé. L'indemnité de fin de mission, fixée actuellement à 10% de la rémunération totale brute, serait modulée et passerait à 15% au bout de six mois de mission et 20% après douze mois pour renforcer le recours ponctuel à l'intérim. Le rapport propose, aussi, de développer les groupements d'employeurs qui ont pour principe de construire des emplois à temps plein à partir de plusieurs temps partiels. Une version complète du rapport sera remise d'ici peu à Brice HORTEFEUX, qui devra trancher ou “ expulser le projet ”.

C'est dit ! La CFTC ne se satisfait pas de ce rapport, demandé par la branche patronale du Medef. Tout ce qui déréglemente la protection des salariés, va à l'encontre des principes syndicaux. La crise par essence est temporaire, mais la flexibilité du travail demeure une tendance lourde.