Points de vue sur l'actualitéPetite mise au pointLa CFTC demande la réouverture de la négociation sur l'assurance-chômage, celle-ci n'étant pas allée à son terme et des améliorations étant encore possibles. De nombreux médias ont qualifié d'“ historique ” la non-signature par la CFTC de la nouvelle convention d'assurance chômage. Quelques internautes ont, également, fait part de leur incompréhension arguant du fait que la CFTC, parce qu'elle veut être un syndicat constructif, aurait dû signer. Une mise au point semble s'imposer. La CFTC a toujours pris la décision de signer (ou non) en fonction de l'intérêt des travailleurs et du contexte économique et social. Or, le bureau confédéral a estimé que la convention UNEDIC du 24 décembre dernier n'est pas à la hauteur des préoccupations des demandeurs d'emplois. En effet, si cette convention est agréée par les pouvoirs publics, nombre d'entre eux, plus particulièrement les travailleurs précaires et les jeunes, les seniors, verront leurs droits à l'assurance-chômage réduits. Un autre élément a joué en faveur du refus de signer : l'insuffisante prise en compte de la récession économique et de ses conséquences sur l'emploi. Dans ce contexte, la baisse des cotisations réclamée – et obtenue – par la délégation patronale durant la négociation semble prématurée ; elle aurait pu être acceptée si elle avait été compensée par la généralisation de l'indemnisation de tous les demandeurs d'emploi précaires dès quatre mois de travail, et la possibilité d'additionner des droits anciens non consommés avec des droits nouveaux. La CFTC n'a pas pour autant fermé la porte, car bien qu'insuffisante, cette convention comprend des avancées portées par la CFTC pendant la négociation, notamment la création d'une filière unique. Elle demande donc la réouverture des négociations, estimant que celle-ci n'est pas allée à son terme et que des améliorations sont encore possibles. Contrairement à ceux qui, dans les rangs patronaux comme syndicaux, crient haut et fort que les non-signataires nuisent au bon fonctionnement du paritarisme, je réponds, avec Gabrielle SIMON, que “ paradoxalement, c'est en refusant de signer un accord qui n'est pas à la hauteur des enjeux qu'elle servira le mieux les salariés et les demandeurs d'emploi et qu'elle permettra au paritarisme de retrouver sa pertinence et sa crédibilité” |