Points de vue sur l'actualité

SNCF : de gare lasse

La situation de la gare Saint-Lazare à Paris a fait la Une de l'actualité la semaine dernière. L'occasion pour certains de resservir de vieux préjugés sur les cheminots ou pour d'autres de réclamer la privatisation de la SNCF. Des réactions épidermiques symptomatiques d'une grande confusion. Pour la CFTC Cheminots, cette mobilisation illustre de mauvaises tendances à la SNCF. “ Notre sentiment est mitigé, explique Alain POTTIER, secrétaire général des Cheminots CFTC. Nous ne cautionnons pas la manière de faire de Sud Rail depuis novembre. Des grèves de 59 minutes désorganisent complètement l'entreprise. D'un autre côté, la direction de la SNCF a sa part de responsabilité.

Sa vitrine sociale ressemble plus à un poster : c'est joli mais il n'y a rien, aucun relief. ” Quant à la fermeture de la gare Saint-Lazare, le syndicat CFTC n'est pas convaincu que ce fut la bonne solution. “ Il est logique que les conducteurs aient réagi à l'agression d'un collègue, estime Alain POTTIER. Mais ça a peut-être été un effet d'aubaine pour certains. Les élections, c'est le 26 mars prochain. Chacun essaie d'attirer l'attention sur lui, parfois de manière peu louable. Surtout avec l'obligation désormais de recueillir 10 % des suffrages pour être représentatif. ” De son côté, Joseph THOUVENEL, secrétaire général de l'union départementale de Paris, secrétaire général adjoint confédéral, et usager du RER francilien, a réagi à cet incident. “ Trop de grève tue la grève, analyse-t-il. Il faut dénoncer l'irresponsabilité de certains égoïsmes syndicaux et celle de la direction de la SNCF et de son principal actionnaire, l'État. Ils ont sciemment laissé pourrir la situation depuis plusieurs mois et ce au détriment des centaines de milliers de salariés. ”