Points de vue sur l'actualité

Valéo : à qui profite la crise ?

La crise est grave. Dans l'automobile plus qu'ailleurs. Mais elle n'excuse pas tout. L'équipementier Valeo vient d'annoncer la suppression de 5 000 postes dans le monde, dont 1 612 en France, arguant de la crise mondiale. Mais la CFTC ne partage pas cette vision. “ Nous ne sommes pas en pleine crise, estime Jean-Christophe BOULLY, coordinateur CFTC national du groupe ; les constructeurs liquident les stocks. Les chiffres ne sont pas aussi mauvais que l'on veut bien nous faire croire.” Sur l'année 2008, les immatriculations étaient en retrait de 0,7 % quand la marge opérationnelle de Valeo augmentait de 2,8 %. Plus révélateur encore, sur les neuf premiers mois de 2008, la rémunération des actionnaires a grimpé de 240 %... “ La crise est un effet d'aubaine pour Valeo, analyse le délégué CFTC. La direction légitime des réductions d'effectif par la crise, alors qu'elle cherchait déjà à supprimer des emplois.” Premiers touchés : les intérimaires. Courant 2008, ils représentaient autour de 15 % des effectifs totaux. À l'heure actuelle, ils sont moins de 5 %. Aujourd'hui, ce sont les services de soutien qui retiennent leur souffle. “ La direction a déjà commencé à concentrer des activités sur certains sites, au risque d'en fermer d'autres, comme celui d'Abbeville (80) par exemple, raconte Jean-Christophe BOULLY. Désormais c'est l'externalisation des fonctions support qui est privilégiée. Le moral des troupes est au plus bas. ” Après plusieurs jours de chômage partiel ou d'arrêt d'activité, les salariés craignent pour leur avenir. Il faudra attendre le 19 janvier, date du prochain comité de groupe pour avoir des informations par branche d'activité, et mi-février par site.