Points de vue sur l'actualité

Pénitentiaire : les agents ne sont pas des porte-clés

En fin d'année, le syndicat national pénitentiaire CFTC avait fait le déplacement à la maison d'arrêt de Maubeuge, afin de soutenir les agents de surveillance locaux. Le syndicat, très bien représenté, y a lancé une veille syndicale afin de recenser tous les dysfonctionnements sur le dialogue social. L'établissement est en effet sous le coup d'une rupture sociale entre les agents et la direction, qui “ ne témoigne aucun soutien envers cette profession difficile ”. Profitant d'une couverture médiatique, le président du syndicat Armand MINET, a dénoncé le projet de loi pénitentiaire : “ il ne prévoit rien pour le surveillant qui doit faire face à des menaces de mort fréquentes, des injures voire des agressions. Les droits de l'Homme doivent pénétrer les prisons mais aussi être appliqués aux agents. Aujourd'hui ils sont davantage des porte-clés : il faut redonner de la valeur à leurs propos et leur statut ! ” La reconnaissance de la technicité des agents via des primes supplémentaires et la revalorisation de leur statut sont d'autres revendications CFTC. “ Les agents rentrent avec le bac en poche et on les paie au niveau BEPC ! Pourquoi ne pas les recruter en catégorie B ? ” La CFTC demande l'assermentation : “ certains agents le sont pour pouvoir verbaliser les propriétaires de chiens, alors que nos écrits sur des détenus, dénonçant des faits ou mettant en garde sur l'état fragile, restent pour seul avis à la direction ! ” Parmi les autres griefs portés au projet de loi pénitentiaire, dont le vote est reporté au premier trimestre 2009 : le manque de moyens proposés pour plus de tâches à accomplir et toujours trop de sévérité disciplinaire autour de leur métier.