Points de vue sur l'actualité

Directive congé parental : la partie n'est pas gagnée

Les partenaires sociaux européens poursuivent leur négociation sur le congé parental, dans le cadre de la révision de la directive de 1996. À l'issue de la troisième séance, le 19 novembre, Patricia Le Bihan, négociatrice pour l'ensemble des organisations syndicales françaises, nous fait part des avancées réalisées. Rémunération du congé parental, durée, modalités, transférabilité de ce droit, “ les employeurs freinent vraiment des quatre fers ”, souligne la négociatrice CFTC. Le patronat européen a fait, par exemple, de la flexibilité son cheval de bataille. Ce congé pourrait être pris selon des heures flexibles... afin de mieux concilier ses différents temps de vie. Pour la CFTC, c'est une bien curieuse manière de présenter les choses. Comment, concrètement, prendre ce type de congé tout en continuant à jongler entre les horaires de nourrisse et de travail ? “ Si cette idée fait son chemin, il s'agit de prévoir des garde-fous afin que le temps de travail soit réellement choisi ”, s'insurge Patricia. Par ailleurs, certaines organisations syndicales souhaitent que ce congé reste un droit individuel et ne soit donc pas transférable. Silence radio côté patronal. La CFTC qui est favorable à cette transférabilité tentera de faire pencher la balance. Enfin, autre grande bataille pour les organisations syndicales : celle de reconnaître le principe de paiement du congé parental (sans chiffrage pour l'heure) ce qui déjà serait une réelle avancée par rapport à la directive actuelle. Le patronat lui, se retranche derrière l'argument suivant “ ce n'est pas de notre ressort ”. Il a cependant lâché un peu de lest sur un point : il est prêt à allonger d'un mois la durée du congé parental, passant alors de trois à quatre mois ”. Prochaine séance le 12 décembre.