Points de vue sur l'actualité

Relance, les propositions CFTC : ouverture d'une négociation sur le chômage partiel, amélioration des CRP, étalement de la dette UNEDIC

Alors que le président de la République s'apprête à présenter, le 4 décembre 2008, un plan de relance de l'économie française, la CFTC souhaite un plan d'envergure qui comporte à la fois des mesures de court terme, pour répondre à l'urgence de la situation et soutenir en priorité les personnes les plus fragiles, et des mesures de long terme afin d'enrayer le processus de crise qui se développe partout dans le monde.

Parmi les mesures de court terme que préconise la CFTC figurent la baisse de la TVA, pour relancer une consommation en perte de vitesse et la généralisation du RSA, avant le mois de juillet 2009, pour favoriser l'insertion des nombreux exclus du marché du travail.

Concernant l'emploi, tout doit être mis en œuvre pour maintenir les salariés dans leur travail. Pour éviter que les entreprises utilisent l'emploi comme variable d'ajustement, la CFTC demande officiellement au patronat d'ouvrir une négociation sur le chômage partiel parallèlement à la négociation sur l'assurance chômage.

Dans le cadre des négociations sur l'assurance chômage, la CFTC entend aboutir à une amélioration du dispositif de la convention de reclassement personnalisée (CRP) pour qu'elle s'approche des contrats de transition professionnelle (CTP) avec une rémunération, pendant douze mois, équivalente à 80 % du salaire brut moyen. Cette mesure aurait pour objectif d'accroître le nombre de bénéficiaires de l'assurance chômage et d'améliorer le niveau d'indemnisation pour les bénéficiaires des salaires les plus faibles, sur un temps suffisamment long pour leur permettre, par un accompagnement de qualité, de trouver un emploi pérenne.

Toutefois, l'ensemble des demandeurs d'emploi indemnisés par l'assurance chômage doit être traité de manière équitable. Les fins de CDD, les licenciés non économiques ne doivent pas être moins bien traités que les licenciés économiques. C'est une question de justice sociale. La CFTC sera extrêmement vigilante à ne pas créer de la dualité dans l'indemnisation des demandeurs d'emploi.

Face à l'ampleur de la crise et de ses conséquences sur l'emploi et le pouvoir d'achat, pour financer ces mesures d'indemnisation, la CFTC considère que la délégation patronale doit accepter d'étaler dans le temps le remboursement de la dette Unedic. Ainsi, il sera possible de mieux indemniser un plus grand nombre de personnes, notamment les salariés qui enchaînent les contrats atypiques et les seniors qui sont exclus par les entreprises du monde du travail alors que le gouvernement a supprimé la dispense de recherche d'emploi.

Pour que la France sorte durablement de cette crise dévastatrice, ces mesures de court terme doivent s'articuler avec des mesures de long terme destinées à favoriser l'investissement par une politique budgétaire expansionniste pour favoriser l'activité et donc l'emploi.