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Inergy Automotive : soutenir, d'accord, mais contre des efforts

Fin novembre, Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi conditionnait le soutien de l'État au secteur, à des "engagements précis" de la part des constructeurs. Le président de la République est allé dans ce sens en annonçant le 4 décembre la création d'un fonds d'investissement de 300 millions d'euros abondé par les constructeurs pour aider les sous-traitants à se restructurer. Car si PSA et Renault sont malmenés par la crise, le plus grand nombre d'entreprises touchées dans le secteur se compte chez les sous-traitants qui pâtissent lourdement de la stratégie de réduction des coûts des constructeurs. Illustration avec Inergy Automotive, numéro 1 mondial des systèmes carburants : sa branche française fait 80 % de son chiffre d'affaires avec les constructeurs locaux. Depuis que ceux-ci transfèrent leur production, les sites d'Inergy ferment un à un en France. “ Nous avons un plan social tous les trois ans, commente le délégué syndical CFTC du site alsacien, Jules Gerber. À celui de cette année, trois sites seulement vont survivre : celui d'Alsace, de Compiègne et de Laval ”. Mais de nombreux sites ouvrent en Pologne, Slovaquie, Roumanie, Russie et bientôt au Maroc où Renault va s'installer. Les sous-traitants sont contraints à l'adaptation et les salariés, à l'acceptation des mesures comme le chômage partiel à court terme. En janvier, Inergy décidera ou non de le déclencher : jusque-là, l'accord 35 heures protègent les salariés. L'entreprise compte également sur la santé de la filiale de Mercédes implantée en Alsace, Smart, qui tourne, elle, encore à plein régime !