Points de vue sur l'actualité

Faurecia : l'irresponsabilité faite DRH

L'usine Faurecia de Somain (59), qui fabrique des sièges pour Toyota, est le lieu de dérives managériales que condamne la CFTC, syndicat majoritaire (60%). Depuis l'annonce de la reprise de son activité en 2009 par une filiale du constructeur nippon, la CFTC a souvent été contrainte d'alerter la direction. Les conditions de travail y sont devenues déplorables du fait d'une pression constante, notamment sur les salariés syndiqués. “ Les salariés sont traités comme des chiens, tempête Marjorie Librizzi, déléguée syndicale CFTC. Le CHSCT se voit nier tous ses droits. Nous avons tout fait pour chercher une solution mais la direction ne voulait rien savoir. ” Jeudi 20 novembre, c'en est trop. Des cadres descendent dans les ateliers avec des chronomètres. Les ouvriers arrêtent immédiatement le travail quelques minutes. La CFTC dépose un préavis de grève pour l'équipe de nuit, qui au grand complet se déclare alors gréviste, espérant obtenir des négociations. Le directeur des ressources humaines (DRH) du groupe débarque dans la nuit et distribue des lettres de licenciement, dont une à la déléguée CFTC, menaçant de recommencer toutes les demi heures tant que le travail n'a pas repris. La responsable de la CFTC Métallurgie du Nord arrive à temps pour arrêter l'hémorragie et faire constater l'illégalité de la procédure. Ce ne sera pas la seule irrégularité. Six jours après, alors que les chaînes de Toyota sont contraintes de s'arrêter, la direction accepte de négocier et de satisfaire aux revendications des grévistes. “ On a gagné le respect et la dignité, se satisfait Marjorie Librizzi. Mais nous aurions préféré que cela ne pénalise pas Toyota. Nous ne sommes pas des inconscients. ”