Points de vue sur l'actualité

Rien ne va plus

Non rien ne semble vraiment pouvoir enrayer à court terme la crise économique. Ni les perspectives de croissance (autour de 0 % en France pour cette année et pour 2009 probablement) ni les différents plans de sauvegarde et mesures prises au niveau mondial, européen ou national. La confiance peine à revenir et la crise s'installe un peu plus – mais pour combien de temps ? Le marché du travail porte de plus en plus les stigmates de cette crise : montée du chômage (forte poussée en août et nouvelle hausse en septembre), tensions sociales de plus en plus visibles. La liste des fermetures de site, réductions d'effectifs ou d'arrêts temporaires de production ne cesse de s'allonger : Camif, Hewlett Packard, Sanofi-Aventis, Adecco, La Redoute, Molex... Des conflits sociaux éclatent à Air France, et quelques-uns s'enlisent à La Poste, ou encore dans l'Éducation nationale. L'OCDE confirme cette dégradation de l'emploi pour les deux années à venir : elle prévoit une récession en 2009 avec une poussée du chômage particulièrement dans la zone euro (8,6 % en 2009, puis 9 % en 2010). Au plan national, pour “ freiner la montée du chômage ”, le chef de l'État a pris de nouvelles mesures anti-crise après celles annoncées pour les banques, puis les entreprises. Le plan emploi qu'il a dévoilé le 28 octobre à Rethel vise notamment à étendre le contrat de transition professionnelle (CTP) aux bassins d'emploi en difficulté et porte à 300 000 les contrats aidés, soit 100 000 supplémentaires. Le budget de l'emploi pour 2009 ne variera pas “ mais fera l'objet d'ajustements ”. La CFTC s'est félicitée de l'extension du CTP – qu'elle a toujours encouragée – , mais a reproché à Nicolas Sarkozy de “ mettre la pression ” sur les partenaires sociaux, leur demandant avant la fin de l'année de s'entendre sur les négociations sociales en cours (GPEC, formation professionnelle, convention Unedic). Le nouveau Pôle emploi à peine rôdé ne peut, de même, à lui porter l'entière charge de la casse sociale créée par la crise.